L’architecture « végétale » : De nombreux projets voient le jour dans le monde. Quelques repères pour les investisseurs avec un expert, Jean Amoyal, architecte majeur au Havre et à Paris.
Tendance architecturale très séduisante par ses aspects visuels ou écologiques, où en sommes-nous en France ?
JA : De nombreux projets sont sortis, mais abandonnés par défaut d’entretien Dans le process de réduction de charges des logements, le surcoût d’entretien de ces espaces verts ne va pas dans ce sens. De plus, certains utilisateurs ou bénéficiaires de ces toitures végétalisées ou mur végétal ne gèrent pas l’entretien de leur balcon Seules les toitures végétalisées, mais d’une épaisseur minimum de 50 cm (attention au surpoids !) se multiplient, car elles permettent de contourner le PLU, permettant ainsi de densifier les opérations en reportant les pourcentages d’espaces verts nécessaires en toiture
Quelle est la destination principale de ces immeubles « végétalisés », vers l’activité au sens large, en incluant les bâtiments « culturels » ou l’habitation ?
JA : Ces pans de façades végétalisés sont exemplaires quand ils sont utilisés parcimonieusement et en contraste. Ils s’orientent plutôt vers des activités à vocation culturelle
Les coûts de constructions sont-ils plus élevés et dans quelle proportion par rapport à un immeuble construit aujourd’hui ?
JA : Oui, sans aucun doute. Un surcoût non négligeable apporté par le surpoids des terres
Comment ces immeubles vont-ils vieillir ? Avons-nous aujourd’hui une vision des surcoûts possibles pour un ravalement par exemple ?
JA : Certains sont déjà abandonnés
Du point de vue de l’entretien et des charges quotidiennes, peut-on imaginer en % l’impact par rapport à un immeuble classique ?
JA : L’entretien de ces espaces extérieurs nécessite un entretien minutieux sans lequel cela devient très pauvre
Quand on voit les difficultés à vivre entre copropriétaires, d’après vous, les Français sont-ils suffisamment mûrs pour gérer ensemble ce type d’espace de vie ?
JA : Tout comme vivre dans des logements à énergie positive, l’appréciation des façades végétales s’adresse à une clientèle « élitiste »
Dernière question. A terme, quel sera l’impact écologique, compte tenu de la multiplication des interventions liées à de nouvelles contraintes d’entretien et de consommation d’eau supplémentaires ?
JA : L’équilibre, entre la création de façades et toitures végétalisées permettant d’assurer la fonction de photosynthèse, est rompu dans le cadre de l’étude carbone par le coût de la production et de l’approvisionnement de l’eau
Jean AMOYAL Le Havre, le 18 Avril 2017
À lire aussi : Interview, Lyon parmi les villes les plus attractives de France